Un adorable ânon gris
baptisé Ulysse de Ré
Né le 27 août dernier dans les remparts de Saint-Martin-de-Ré, cet adorable ânon gris vient d'être baptisé Ulysse de Ré. Pour effectuer ce choix , Régis Léau son éleveur, avait fait appel aux lecteurs du Phare de Ré, leur demandant de proposer un nom commençant par la lettre "U".
"-Je m'appelle Ulysse de Ré, et je suis déjà bien "culotté" pour mon âge...!"
Ce furent 341 propositions de nom qui parvinrent au journal par courrier et par e-mail. Régis Léau et son épouse Françoise, après avoir étudié toute la liste des propositions, choisirent de se ralier à la majorité, en retenant Ulysse, nom proposé 57 fois. Ils y ajoutèrent l'affixe du nom de leur élevage"de Ré", pour baptiser cet adorable ânon gris.
Ulysse de Ré sera visible vers le 15 Octobre aux alentours de la porte des Campani dans le troupeau des baudets. Il rejoindra les autres ânons, mâles et femelles, nés cette année, que sont: Una de Ré, Ueleme de Ré, Unik de Ré et Ulane de Ré. Il sera facilement repérable, car c'est le seul ânon gris. Quant à la dernière née, Unile de Ré, elle rejoindra tout ce petit monde un peu plus tard.
Gazelle, la maman d'Ulysse de Ré est une ânesse commune, membre du groupe des ânes en culotte qui évolue, pour le bonheur des enfants, dans le parc de la Barbette, à la belle saison. Quant au papa, Prosper du parc, c'est un beaudet du Poitou pure race.
un baudet du Poitou de l'élevage Léau
Le Baudet du Poitou est la première race asine qui fut officiellement reconnue en 1884. Appelée mulassière, cette race permet, par croisement avec une jument de trait, la production de mules ou de mulets réputés pour leur puissance. Leur effectif ne cessa pas de décroître jusqu'en 1976. Pour enrayer ce déclin, un plan de sauvegarde de cette race déclarée en péril fut mis en place. De 174 sujets mâles recensés en 1922, il ne restait plus que 44 reproducteurs en 1977. Grâce à ce plan, l'effectif s'étoffa et en 2000, on dénombrait 350 individus de race pure, soit 115 mâles et 235 femelles.
de belles têtes de beaudets du Poitou (élevage Léau) Installé dans l'Île depuis 1963, c'est en 1985 que Monsieur André Léau débuta son élevage avec quelques ânes puis se lança le défi de participer activement à la sauvegarde des races asines et mulassières du Poitou.
huile sur toile 60X60
un baudet du Poitou vu par Eisabeth Mauchain, une amie peintre
( lien sur son site en bas de page )
Ces animaux, typiquement originaires de cette province et menacés d'extinction, faisaient partie autrefois du patrimoine de cette région. Ici, dans l'Île de Ré, ils en étaient un peu le symbole. Les ânes en culotte, auxiliaires privilégiés du travail des rétais faisaient partie intégrante de la vie des îliens.
un groupe de beaudets du Poitou dans les prés à St-Martin-de-Ré
Monsieur André Léau débuta son projet avec quatre sujets. En 2005, le cheptel de l'élévage Léau en race pure, dénombrait 15 individus, soit 11 femelles et 4 mâles. Aujourd'hui, le cheptel se compose d'environ 60 bêtes, baudets et mulassiers confondus, dont 35 femelles, avenir de la race.
Sa fille le seconda durant quelques années dans l'administration de l'entreprise. Son fils Régis assure aujourd'hui la conduite de l'élévage, prolongeant l'oeuvre de son père.
est-ce un manteau d'hiver, une redingote, ou la toison d'or ? L'élevage est pratiquement réparti sur toutes les communes de l'Île de Ré, car il faut de nombreux pâturages où puissent paître tous ces pensionnaires. Des hectares de cultures fourragères sont également indispensables, pour nourrir le troupeau.
La famille Léau s'efforce de partager sa passion avec le plus grand nombre de personnes possible, en nouant un contact permanent et direct avec le public. Dans ce but, elle organise de nombreuses animations: promenades montées ou en calèche particulière pour des mariages ou bien encore, en grande calèche pour des promenades de groupes, avec les enfants des écoles par exemple.
trois ânes en culotte au parc de la Barbette
Durant l'été, les enfants et les adultes peuvent rencontrer les ânes en culotte, au parc de la Barbette, à St-Martin-de Ré, tous les après-midi. Ils peuvent ainsi les approcher de très près et effectuer une promenade sur leur dos.
Nombreux sont les visiteurs qui arrêtent leurs véhicules au bord des pâturages, pour voir les ânes de plus près. Les ânes, curieux arrivent alors en groupe. Bien que ce soit très tentant, pour un adulte et à fortiori encore plus pour un enfant, il faut éviter de leur donner à manger, ou très peu et seulement du pain dur. Surtout pas de sucreries ni d'autres friandises, car les ânes sont herbivores. Toute autre alimentation peut nuire gravement à leur santé.
un superbe Trait Poitevin Mulassier
Le Trait Poitevin Mulassier est quant à lui un des chevaux les plus charpentés avec une taille de 1,70m au garrot, pour un poids moyen de 850 à 1000 Kg.
Si la couleur de sa robe peut varier, il présente en revanche comme particularité, des paturons couverts de longs poils. Son origine remonte au 16ème siècle, période d'assèchement des marais poitevins.
un groupe de traits poitevins mulassiers au pré
Il est issu du croisement du Brabançon ou Trait Belge avec des juments locales. L'arrivée du chemin de fer, puis de l'automobile, fit chuter la demande de chevaux de trait. Le cheptel, principalement réparti dans la région Poitou-Charentes, tourne aujourd'hui autour de 300 têtes. L'élevage Léau est axé sur la préservation de ces deux races. Il prend pour exemple, l'asinerie de Dampierre-sur-Boutonne, unique en Europe, voire dans le monde, pour se consacrer à l'amélioration génétique de la race. Sélectionnant des ânesses de grandes tailles et de couleur bai brun de préférence, elles sont croisées avec un Baudet de Poitou de race pure, obtenant des produits dits "50%". S'il s'agit d'une femelle, elle sera saillie 3 ans plus tard par un deuxième baudet pur et après un an de gestation, le croisement donnera un "75%" et suivant la même méthode avec un troisième baudet, un "87%, 93%, 97%, 99%...".
Les ânons issus de l'élevage Léau sont sevrés vers 6/7 mois et sont mis en vente. De grandes tailles, ils conviennent particulièrement à l'attelage, à l'équitation et à la randonnée. Grands et forts, ils pourront accompagner l'enfant jusqu'à l'age adulte.
Merci à la famille Léau de faire perdurer la tradition des ânes en culotte de l'île de ré et de participer activement à la sauvegarde du Baudet du Poitou et du Trait Poitevin Mulassier.
Pich
site d'Elisabeth Mauchain:link
Pour accéder au site de l'élevage Léau, cliquez link